lundi 21 septembre 2009

Jacqueline Gourault à l'université de rentrée du Modem

"Merci.

Jean-Luc Bennahmias a été très bon ! Cela va être difficile. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais il avait un papier vert ! Il l'a mis dans sa poche. Quand à moi, j'ai toujours été là. Aujourd'hui, on continue notre fil orange bien évidemment. (lire la suite)

En 1998, il y a eu des élections régionales déjà. Vous vous rappelez ? J'ai été élue. On s'est trouvé devant ce choix à faire dans certaines régions d'élection de président avec les voix du front national ou pas du front national.

Moi, je n'ai eu aucun problème. J'ai fait mon vote… Tu te rappelles, François, comment il a fallu déjà se battre avec certains de nos amis pour que cela suive. Pourtant, c'était évident. C'était des candidats souvent du RPR, mais qui allaient être élus avec les voix du front national.

Je n'ai eu aucune hésitation, mais je me souviens déjà de ce que l'on me disait en 1998. Houlà là ! J'étais déjà passée à gauche en 1998 ! J'étais déjà passée à gauche parce que, dans ma région Michel Sapin avait été élu président socialiste avec l'abstention de certaines voix dont la mienne et j'en suis fière.

D'ailleurs, en 2002, il y a eu les élections présidentielles. Je ne vous rappelle pas quelle était la situation du deuxième tour. Vous vous souvenez ? Moi, je me rappelle que le Parti socialiste, à l'époque, a eu le courage de prendre position et de faire appel pour voter pour Jacques Chirac et nous avons bien sûr tous voté et fait ce vote républicain.

Que je sache, à l'époque, je n'ai pas entendu le RPR dire que le PS avait adhéré au RPR. Je ne me souviens pas de cela. Il y a eu un vote républicain.

De Gaulle appelait cela "les circonstances de", c'est-à-dire que l'on a des valeurs, on a des convictions et, selon les circonstances, on a un vote qui s'explique par rapport à nos valeurs et pas par rapport au fait que l'on est plus ou moins à droite, à gauche, au centre ou je ne sais quoi.

Deuxième exemple : on a voté - certaines commissions en ont parlé récemment - sur le vote du travail le dimanche. Pour moi, c'était un vote fondamental en référence à des valeurs, en référence à des combats passés, avec des gens qui se sont battus pour cela, avec une philosophie de la famille, du temps libre, du sport, de la vie, etc. J'ai voté contre ce texte et, malheureusement, c'est à très peu de voix.

Alors ceux qui se disent du centre, ils feraient bien de nouveau de faire des alliances sous-alliance et sous-groupes et groupuscules !

Ce qui m'intéresse, c'est de voir ce qu'ils votent sur des moments cruciaux. Il y a des lois, c'est plus ou moins important, mais cela, c'est des votes de société.

Troisième exemple : récemment, on a voté un projet de loi relative à la mobilité et à la formation professionnelle des fonctionnaires, un "truc" très technique et un amendement, qui a été déposé comme cela subrepticement par le Gouvernement à l'Assemblée Nationale, disait, en gros, que le Gouvernement était autorisé à changer toute la juridiction administrative en France par ordonnance.

Comme cela... plouf !

On s'est battu au Sénat. On n'a pas obtenu gain de cause en séance publique, mais en commission mixte paritaire, et je voudrais rendre hommage à un parlementaire UMP qui s'appelle M. Portelli, qui est un juriste, et qui s'est battu.

J'étais à ses cotés et nous avons bloqué en commission mixte paritaire ce vote, je le dis parce qu'il y a des gens aussi, dans ce camp, n'est-ce pas, qui sont courageux parce que je pense qu'il a été courageux de le faire.

Je pense qu'il faut rendre hommage à tous les courageux où qu'ils soient.

Nous allons être confronté bientôt au vote sur la loi de la suppression des juges d'instruction. C'est fondamental, c'est l'organisation de la justice française, c'est la séparation des pouvoirs entre le politique et le pouvoir judiciaire.

J'en ai longuement parlé avec mon ami Alain Tauton au premier rang qui est avocat. J'ai lu l'excellent article de Robert Badinter dans Le Monde, il y a quelques jours. Je crois que, ce jour-là, je suivrai Robert Badinter. Voyez, je n'ai aucun cas de conscience.

Je voulais vous dire aussi qu'il y aura la réforme des collectivités territoriales, c'est mon dada. Je suis très branchée là-dessus, j'y travaille beaucoup. Je m'occupe des élus, je suis vice-Présidente des maires de France et je trouve que nous avons un travail formidable de réflexion, d'action à faire avec tous nos élus et militants.

Je crois qu'il y a effectivement dans cette réforme proposée des choses qui sont très bien. C'est une proposition qui vient du Gouvernement et je crois qu'il va falloir travailler. Je ne connais pas le contenu dans le détail, mais je dis qu'il va falloir être moteur, moderne car nous vivons tous dans nos territoires, nous sommes le Parti de la décentralisation. François, lors des élections présidentielles de 2002, avait fait des propositions.

Je pense qu'il faut être ouvert, actif, indépendant, libre, comme nous l'avons toujours été, dans toutes nos décisions, quand on est parlementaire, militant, quand on est membre de ce parti.

J'essaie de prendre des exemples qui montrent notre liberté, notre indépendance et notre action dans l'action politique et je voulais vous dire que, moi, en tout cas, je pense que, pour la préparation des élections régionales départementales, l'année prochaine, qui se feront encore dans je dirai l'organisation actuelle, peut-être que ceux qui auront la chance d'être écoutés, entendus sont ceux qui seront moteurs, qui auront des propositions et qui seront d'accord pour moderniser la vie politique française.

Je voudrais dire à la militante de la Gironde - elle nous a marqués, tu m'a dit François que c'était une militante de la Gironde - qu'en 56, j'étais un peu jeune, mais que j'aurais sûrement manifesté avec elle contre l'entrée des chars russes à Budapest, si j'avais eu l'âge. D'ailleurs, quand c'était Prague, j'avais l'âge et j'y étais. Voilà. Je voulais la rassurer et dire que j'ai manifesté, cela m'est arrivé souvent de manifester.

Ce qui est important, c'est le discernement dans la vie politique, la liberté, l'indépendance. Si je suis dans cette famille politique, c'est pour cela. C'est parce que j'ai toujours pu défendre ce que je croyais fondamental et que je n'étais pas je dirais obligée de faire ou de ne pas faire.

Je voulais dire à cette dame que, cette semaine, j'ai un regret. Ce week-end, j'ai un regret. Ce n'est pas que j'ai un regret d'être là, mais j'ai un regret, c'est d'avoir raté quelque chose dans mon département. Ce sont les 90 ans de l'ancien maire de Blois qui s'appelait Pierre Sudreau. On a inauguré un mail Pierre Sudreau à Blois et c'est une municipalité socialiste qui vient de le faire. Je voulais vous le dire c'était quelqu'un qui était de notre famille.

Je trouve que voyez personne ne va dire je-ne-sais-quoi, c'est la vie, c'est la reconnaissance de la liberté, de l'indépendance d'esprit et aussi de gens qui se sont battus à des périodes où c'était quand même plus hard qu'aujourd'hui. Vous voyez ce que je veux dire !

Je voulais terminer par Pierre Sudreau, je crois que c'est un exemple. Il a été courageux, un grand résistant. Il a été ministre du général de Gaulle. Il ne croyait pas à l'élection du Président de la République, en 1962, au suffrage universel. Il a quitté le Gouvernement parce qu'il n'était pas d'accord. Il est resté député maire de Blois pendant très longtemps. C'est un grand monsieur et, aujourd'hui, tout le monde le reconnaît."

mardi 8 septembre 2009

Indépendance

Voici les propos de Jacqueline Gourault, dans la NR d'aujourd'hui : "Il n'y a jamais eu d'ambiguïté sur l'indépendance et le positionnement central du Modem, souligne Jacqueline Gourault. Même si les propos de Marielle de Sarnez à Marseille ont été amplifiés, dit la sénatrice du loir et Cher, par le poids des mots et le choc des photos. mais il n'y a rien de neuf sous le soleil, ajoute-t-elle, à propos de listes Modem autonomes au premier tour des Régionales. Au deuxième, on a guère le choix en Région Centre. Monsieur Novelli fait campagne en annonçant "je ne ferais jamais alliance avec le Modem". Mais je ne dis pas aujourd'hui que nous allons faire alliance avec le PS."

Commentaires du Sympathisantmodem41 :
On remarquera que Maurice Leroy estime que FB a viré de 180°, ce qui est l'avis d'un connaisseur qui, pour son passage du PCF au Nouveau Centre, avait reçu la girouette d'or de la part des jeunes UMP.

On remarquera aussi que l'extrême gauche critique en permanence le PS et Europe Ecologie sur leur virage à droite; la clef est peut-être là : Nous voyons que l'UMP chasse sur les terres de De Villiers et le PS devient de plus en plus centriste (même le PC a abandonné la révolution prolétarienne depuis 15 ans), et des partis politiques qui dérivent lentement vers l'économie de marché et le libéralisme. Ainsi, le centre, en restant sur ses valeurs d'humanisme et développement durable, reste un point fixe duquel s'éloigne l'UMP et ses satellites, et semble se rapprocher de la gauche; C'est bien la gauche qui se rapproche du Centre et non pas l'inverse.

Mais peut-être que le mot de la fin revient à Corinne Lepage : Le Modem n'est ni à gauche, ni à droite, il est en avant...